Un rapport parlementaire publié ce 4 octobre préconise de massifier les aides publiques à la rénovation énergétique et de faciliter le recours aux prêts dédiés.

Fruit d’une mission d’information de l’Assemblée nationale pilotée par notre marraine, la députée Marjolaine Meynier-Millefert (Isère, Renaissance) et son homologue Julie Laernoes (Loire-Atlantique, écologiste), il a fait l’objet d’un article sur le site batiactu.com.

Pour plus d’informations, retrouvez l’article en cliquant sur ce lien :

Evaluer le processus décisionnel dans les copropriétés pour accélérer les travaux de rénovation énergétique

Comme l’indique Marjolaine Meynier-Millefert, le processus décisionnel collectif au sein des copropriétés est un sujet souvent évoqué. Il est plus complexe aux yeux des experts techniques du bâtiment et de l’énergie que pour un ménage seul. Néanmoins il représente un levier à fort potentiel pour réussir à massifier la rénovation des bâtiments, et par conséquent atteindre les objectifs pour les pouvoirs publics, et développer les activités des entreprises. En un projet, plusieurs ménages (15 logements par copropriétés en moyenne en France) participent à la transition énergétique.

L’effet d’échelle en copropriétés

Mettre 3 ans pour lancer un chantier en copropriété avec en moyenne 15 logements en France, cela représente 2,4 mois par ménage au lieu d’1 an pour un ménage seul. C’est finalement 5 fois plus rapide ! Pour information, actuellement les travaux de rénovation en copropriétés sont réalisés plutôt sur des copropriétés de 50 à 100 lots. Si nous prenons le cas d’une copropriété de 100 logements, c’est donc 33 fois plus rapide que pour un logement individuel.

En outre, une rénovation en copropriété est 3 à 5 fois moins chère avant déduction des aides qu’en maison, avec un montant de subventions cumulées beaucoup plus important pour les ménages hors plafonds de revenus. C’est sans commune mesure pour les ménages aux revenus modestes qui peuvent se voir financer jusqu’à 80 à 100% en copropriétés !

Les défis des copropriétés

Si les professionnels publics et privés de la rénovation ne s’emparent pas de la copropriété depuis des années, malgré cet effet de levier industriel, c’est que ce terrain fait peur : de vrais sables mouvants.  Selon nous, une raison est que les causes racines aux freins de la copropriété leur sont encore obscures, non encore identifiées ou pas acceptées. D’après nos observations, elles se situent à 2 niveaux :

  • 1-Avant l’étude d’un projet de rénovation en copropriété : Les propriétaires d’appartements ne savent pas ce qu’est une copropriété et ce que signifie « être copropriétaire ». Sans savoir pas de pouvoir…. d’agir !, et la majorité ne souhaite fondamentalement pas assumer la totalité de la charge d’une rénovation. Il faut noter que le turn-over est d’environ 7 ans en copropriété, et que le taux de rendement interne (TRI) de projets de cette envergure se situent entre 10 et 30 ans.
  • 2-Lors de l’étude et réalisation d’un projet : Faire avec les copropriétaires d’une résidence, cela requiert des talents ou nécessite de se former pour acquérir ces compétences. Nonobstant, les temps changent vite actuellement, et les objections des copropriétaires aussi. Ces observations devraient s’actualiser annuellement, soit beaucoup plus vite que les études et recherches financées par les pouvoirs publics tous les 20 ans, et dont les conclusions sont de plus en plus rapidement obsolètes. 6 études sont d’ailleurs en cours au sein du service interministériel PUCA depuis 2021 (pour en savoir plus sur les recherches en cours, cliquez ici).

Par ailleurs, les politiques publiques agissent parfois trop tard en mettant en place des actions curatives sur 20% de copropriétés dégradées, sans actions préventives sur les 80% restantes.

La plupart des dispositifs publics pour tout type de copropriétés (dites « saines » ou « diffus ») ne prennent en compte que le volet énergétique, sans considérer les autres typologies de travaux possibles pour l’étude d’une rénovation globale (esthétique, sécurité, accessibilité, modalités de transports, vieillissement, aspects juridiques, comptables, gouvernance, etc.) au moment de l’accompagnement d’un projet de rénovation énergétique.

Communiquer et valoriser la rénovation énergétique (RE) comme une rénovation « globale » c’est bien, mais il reste sur le terrain à l’ accompagner en tant que tel ; avec un interlocuteur ou une équipe unique, traitant d’un projet unique (éviter d’avoir une équipe mandatée pour la RE, une autre pour adapter les logements, etc…).

Traiter les causes profondes

Pour revenir à l’identification des causes racines des difficultés rencontrées, les méthodes d’évaluation et de définition des politiques publiques sont triviales : quels sont les freins et les leviers ? quelles sont les solutions ? (sans parler des modalités de négociations politiques qui accouchent in fine à des lois et des décrets perdant parfois de leur substance)

Sans approfondir plus, grâce à des méthodes d’analyse exigeantes, méthodiques et éprouvées dans certains secteurs hyper performants, les solutions identifiées continueront à ne traiter que les symptômes et non les causes profondes : « des pansements sur une jambe de bois ». Les problèmes resteront récurrents et ne disparaitront jamais de manière définitive. Les termes d’ « éradication des défauts », d’« analyse des causes racines avec méthodes 5P, AMDEC ou 8D» entre autres, parleront peut être à certaines ?! …

Vous êtes professionnels syndics de la copropriété et vous ne savez pas comment manager un projet de rénovation énergétique ? Nous proposons des formations 100% financées jusqu’à la fin de l’année (dans le cadre des dispositifs CEE) qui ont été pensées et construites pour vous aider à relever ces défis.