C’est un fait. La copropriété en France est un système qui dysfonctionne depuis 1965. Avec les dérives du métier de syndic pour tenter de le compenser, comment saura-t-on relever les défis croissants à venir ? Comment les syndics pourraient-ils y survivre ?

La solution : former les syndics différemment, moins sur le fond et le contenu et plus sur la forme et les process, pour les aider à transformer leur métier et à veiller à une meilleure gestion du patrimoine des communs par leurs clients copropriétaires.

Une école nationale de la copropriété

C’est bien pour cela qu’une nouvelle école nationale de la copropriété a été créée en 2019 avec le soutien du ministère de l’Écologie et de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME).

Elle est basée sur2 principes fondateurs :

  • Créer un organisme de formation (OF) de zéro avec des acteurs pluridisciplinaires de tous territoires et expérimentés en copropriété, afin de remettre en question les méthodes et d’envisager la formation notamment des syndics, autrement.
  • Participer à la transformation des métiers en lien avec la copropriété et surtout de syndic, en leur proposant des formations plus généralistes sur des sujets clés d’actualité.

Le défi est d’inviter les gestionnaires de copropriété à éviter la tentation de prendre la place des experts sans avoir ni expertise, légitimité ou expérience du sujet abordé.

Cette approche par des formations généralistes permet de rendre les syndics autonomes et moins dépendants des nouveaux dispositifs et réglementations (subventions travaux, prêts collectifs, RT2020, normes d’accessibilité, borne VE…). Ils gagnent alors en temps, évitant ainsi des formations de remise à niveau régulières, et gagnent en capacité d’agir quel que soit le sujet en s’appuyant sur les professionnels dont c’est le rôle.

Quels choix s’offrent aux syndics pour répondre à ces enjeux ?

Sur la base du constat que nous venons de faire, deux options peuvent être envisagées :

1- Soit on ajuste la loi, pour donner officiellement le pouvoir de décision aux syndics ou à une autre entité compétente sur le fonctionnement de la copropriété (un conseil d’administration ? Vieux projet de loi mis de côté depuis quelques années)

2- Soit on aime la démocratie directe prévue dans la loi de 1965, et on accompagne les copropriétaires à mieux gérer leur patrimoine commun.

Nous préférons cette deuxième option pour laquelle il semble alors nécessaire de :

  • Former ou plutôt informer le grand public propriétaire d’appartement de leur statut de copropriétaires avec des droits, mais aussi des devoirs et des responsabilités individuelles et collectives. Les aider à gérer correctement et collectivement les copropriétés de France permettra d’arrêter leur fragilisation voire précarisation. Ces budgets pourraient être amoindris et utilisés pour des actions préventives, comme une formation obligatoire des CS et une information aux acquéreurs d’appartements par les métiers qu’ils ont en contact.
  • Former les syndics gestionnaires de copropriété à confronter leurs clients copropriétaires à leur devoir de décision collective et changer de posture pour plus déléguer ou s’appuyer sur les conseils des professionnels (chef-fe d’orchestre et non Homme orchestre).
  • Former les managers et directeurs de cabinet à transformer leur organisation d’agence pour réussir à faire face aux défis à venir et à tirer leurs équipes vers cette posture de chef-fe d’orchestre ou de projets.

Il n’en reste pas moins que ces améliorations du système actuel n’effaceront jamais les imperfections d’une organisation sociale basée sur l’humain, mais elles permettront de faciliter le travail des syndics et d’améliorer les conditions de vie en copropriété.

Vous souhaitez vous former ? Vous cherchez à améliorer votre posture et vos prises de parole ?

Pour revenir à notre constat, lire notre article La copropriété, un système qui dysfonctionne ?